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Les âmes flottantes

Les âmes flottantes
Centre d’art la Chapelle Jeanne d’Arc. Thouars 2022
avec une création sonore de Thylacine
Les âmes flottantes renoue avec le principe de l’in situ entendu dans sa définition première, plus scientifique qu’artistique : un phénomène observé à l’endroit où il se déroule, dans un milieu qui lui est quasi naturel.
L’appréhension de l’œuvre se fait par une approche sensible directe, que renforce l’écoute de la composition sonore de Thylacine.
La mise à nu de l’espace architectural, la désaffection des murs comme surface d’exposition, la localisation inhabituelle de l’œuvre au sol, imposent une présence artistique singulière, qui ne sublime pas plus l’architecture que celle-ci ne contient l’œuvre. La radicalité du parti-pris de l’artiste se fonde à la fois sur la disparition de sa création, mais aussi sur l’immersion de celle-ci dans son contexte architectural, établissant ainsi un rapport d’interdépendance entre l’œuvre et son environnement.
En cela, Les âmes flottantes peut être considérée comme une œuvre manifeste, parfaitement inscrite dans les principes édictés par le sculpteur Siah Armajani : « La sculpture publique n’est pas ici pour rehausser l’architecture, dedans ou dehors, pas plus que l’architecture n’est là pour loger la sculpture publique, dedans ou dehors. Elles sont destinées à voisiner ».
Extrait du texte Evidem(m)ent d’Antoine Réguillon